Et voilà, aujourd’hui, 9 mars 2016, cela fait exactement
2 ans que je suis arrivée en Grande-Bretagne.
La première année fut l’année de toutes les premières
fois – premier entretien d’embauche et premier boulot, première voiture,
premier été (« 23 degrés pendant 3 jours ? Mais c’est la
canicule ! »), premier Noël…
J’avais peur que la magie soit déjà rompue pour ma
deuxième année, une fois l’effet « première fois » estompé, mais en
fait c’était encore mieux. Je me plais vraiment ici, même si plein de choses
(et de gens !) me manquent, et que mes séjours en France sont toujours
trop courts. Toutes mes excuses d’ailleurs à celles et ceux que je n’ai pas
réussi à voir depuis mon départ. Promis je ferai de mon mieux pour
prendre le temps de m’arrêter plus longtemps dès que possible !
Pour ce post « anniversaire » je vais tenter un petit tour d’horizon de tout ce que j’ai découvert depuis mon arrivée. Suivez le
guide J
1. Les supermarchés
Bon d’accord on en a aussi en France, mais ce que
je veux dire c’est que mes premières visites au supermarché étaient de vraies
aventures. C’est fou comme tout est différent quand on change de pays !
Parmi les choses auxquelles je me suis habituée :
les fruits et légumes conditionnés en sac ou en boite (très peu de « en
vrac », peut-être l’obsession d’indiquer une date de péremption à tout
prix), les yaourts géants, le choix de produits conservés dans le vinaigre
(« pickled », ça va du cornichon à l’œuf dur en passant par la
betterave et le chou).
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Pickled ceci, pickled cela... |
Les choses auxquelles j’ai du mal à m’adapter : la
foultitude de sortes de Cheddar (désolée mais je n’arrive pas à faire la
différence, ils sont tous également insipides pour moi), le manque de choix de
moutarde, et les sortes de sucre qui ne sont pas les mêmes que chez nous.
Aujourd’hui, faire mes courses n’est plus une aventure,
même s’il arrive encore que je rentre bredouille d’une expédition pour trouver
quelque chose qui serait courant en France (de la levure en sachet par exemple).
En revanche, trouver de l’ibuprofène et toute sorte de
médicaments disponibles sans ordonnance dans les rayons de Tesco (ouvert
24h/24h je rappelle), c’est génial. En plus, ils ont des pharmacies au sein
même des supermarchés, donc même si vous avez une ordonnance, vous pouvez vous
arrêter au comptoir en commençant vos courses et récupérer vos médicaments avant de passer en caisse. C’est vraiment, vraiment confortable.
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Et je fais comment si je veux de la cassonnade? |
2. La conduite
Je suis arrivée en Grande-Bretagne au volant de ma petite
Twingo. Je l’ai donc conduite pendant quelques mois en étant du
« mauvais » côté de la route – avec mon volant à gauche, je devais
conduire au ras du trottoir pour être à ma place sur la chaussée. Quand en mai
2014 j’ai finalement acheté une voiture avec le volant à droite – ma jolie
Renault Modus rouge – j’ai passé quelques semaine à raser voire heurter le bas
côté, le temps que je retrouve mes marques !
Conduire une voiture britannique n’est pas si
compliqué : les pédales sont exactement au même endroit, donc pas besoin
de rééduquer les pieds ! Par contre, j’ai passé quelques semaines à donner
des coups de coudes dans la portière quand je cherchais à attraper le levier de
vitesse, et changer de vitesse me demandait tellement de concentration que ma
voiture a fait quelques belles embardées, le temps que ça devienne automatique.
Mais maintenant, je suis ambidextre du volant ! A part ça, je fais marrer
Ian à chaque fois qu’on prend la voiture, parce que je ne sais jamais de quel
côté je dois monter, même au bout de deux ans…
3. L’Histoire
Lors de ma toute première visite dans la famille de Ian
en décembre 2013, j’ai lancé dans la conversation que je ne connaissais
vraiment rien à l’Histoire de Grande-Bretagne. « Je ne sais même pas qui
était roi au temps de Shakespeare », ai-je ajouté. Alastair, le frère de
Ian, m’a alors soufflé « à l’époque de Shakespeare, c’était une reine, en
fait. » Bon. Vraiment pas douée, la preuve.
Du coup, dès mon arrivée en Angleterre, j’ai essayé de me
renseigner. Mon meilleur atout à ce jour fut la découverte de Horrible
Histories, d’abord en format livres puis en DVD. C’est un concept absolument
génial destiné aux enfants mais qui marche à tout âge, pour découvrir
l’histoire de la Grande-Bretagne du point de vue de la « petite »
histoire. Le show TV en particulier regorge de chansons qui permettent
d’apprendre des tas de choses sans forcer. Grâce à leur « chanson des rois
et reines », je connais maintenant toute la liste des monarques depuis
Guillaume le Conquérant jusqu’à Elisabeth II ! Ce qui fait que je suis
maintenant infiniment plus calée en Histoire britannique qu’en Histoire de France.
Après avoir englouti le format « enfant », j’ai
passé la vitesse supérieure en lisant de vrais livres d’Histoire et en
regardant de vrais documentaires à la télé. Pour les anglophones, tapez Lucy
Worsley dans YouTube pour voir mon historienne préférée de la BBC...
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Mon introduction à l'Histoire de Grande Bretagne ! |
4. Après l’école
Après avoir trouvé un emploi et m’être un peu acclimatée
au pays, j’ai cherché à m’intégrer au tissu social. Ma première idée était de
rejoindre le mouvement scout, et en septembre 2014 je devenais cheftaine dans
le groupe de Brickhill. Hélas, étant habituée en France a des réunions hebdomadaires avec mes co-chefs et à de longues après-midis de jeu et de
déguisement avec mes jeunes, le format « 1h30 tous les lundis soirs »
avec les jeunes et « une réunion de préparation tous les 3 mois » avec
les chefs me laissa totalement sur ma faim. J’avais vraiment l’impression que
le scoutisme était une activité extra-scolaire au même titre que du karaté ou
des cours de peinture, et je ne trouvais ni le fun dans les aventures à faire
vivre aux jeunes, ni la complicité que j’espérais avec mes co-chefs. Du coup, à
la fin de l’année scolaire, je quittai le groupe de Brickhill, très déçue
d’abandonner du même coup mon appartenance à la famille scoute de
Grande-Bretagne.
Heureusement, avant de quitter le groupe, j’avais rencontré Elena, la maman d’un de mes louveteaux. Elena est espagnole et prof à Bedford, et elle m’avait dit avoir besoin de profs de français pour des cours du soir. A la rentrée 2015 donc, au lieu de reprendre les scouts, je commençais à enseigner au Centre de Langues de Bedford. J’ai commencé par avoir un groupe de conversation, composé de gens parlant déjà très bien français et d’autres carrément bilingues. Le groupe a maintenant évolué et je n’ai plus que de « bons élèves », les bilingues ayant fui depuis que les discussions sont devenues en partie des leçons de grammaire. En janvier, j’ai commencé à donner des cours à de vrais débutants. Et d’autres propositions sont en cours d’élaboration, donc tout ça me tient bien occupée !
Outre ces activités, Ian et moi avons commencé l’escalade (en salle) cet automne. Nous étions très disciplinés avant Noël, grimpant au moins une fois par semaine, mais ce début d’année est un peu poussif. On a quand même décidé de s’accrocher, parce qu’on s’éclate vraiment, et parce qu’on rencontre plein de gens qui pratiquent déjà et qui proposent de nous emmener grimper dans la vraie nature ! Et ça, ça fait envie… Même si pour le moment ça fait plutôt peur, et c’est pour ça qu’on doit continuer à s’entrainer.